MINI-MISSION A L'ETRANGER
, Mai%202005
La Slovénie après son entrée dans l'Union Européenne

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Les institutions territoriales
« En 1991, on nous a donné la liberté, mais on nous a enlevé le pouvoir » - Maire de Piran

« La Slovénie ne connaît que deux niveaux de pouvoirs territoriaux : les mairies et le gouvernement. Le pays compte 163 mairies qui dépendent directement du gouvernement. Sous l’ancienne constitution yougoslave, il y avait plus de mairies, avec plus de pouvoirs.
La Slovénie ne comporte aucune structure territoriale intermédiaire entre les communes et l’Etat. Elle réfléchit actuellement à la création de trois régions, seule manière, pour elle, de bénéficier de davantage de fonds européens, garantie d’un développement équilibré au sein du pays.

1. Mairie de CELJE

Située dans le centre de la Slovénie, à 63 kms à l’est de Ljubljana et au confluent de la Savinja et de la Voglajna, Celje est avec ses 49 313 habitants la troisième ville du pays et celle qui connaît le plus fort développement. Les puissants comtes de Celje, rivaux des Habsbourg jusqu’en 1456, permirent à la ville de se développer de manière florissante dans le domaine de l’artisanat et du commerce. L’arrivée du chemin de fer (ligne Vienne-Trieste) en 1846 lui offrit la possibilité de s’industrialiser et de devenir un important centre commercial, industriel et de transport.

Le conseil municipal est composé de 33 membres, dont le maire élu pour sa part au suffrage universel direct par la population. Ce conseil procède à l’élection d’un conseil de surveillance chargé de suivre plus particulièrement les affaires financières et budgétaires.

La CCI de Celje étend son activité sur 23 communes qui correspondent à : 3 000 entreprises et 5 000 indépendants représentants 48 000 personnes. Les secteurs d’activité concernent le génie civil/bâtiment (7%), les activités industrielles (dont notamment la chimie) (43%), le commerce (30%), les finances et l’immobilier (20%). Le salaire moyen local s’élève à 91% du salaire moyen slovène, le taux de chômage est de 12% (6,3% en Slovénie) et le produit intérieur brut local est également inférieur au national. La ville projette actuellement de réaliser sur un terrain de 14 hectares une cité technopolis pour la moyenne et la haute technologie. Les principaux pays étrangers investisseurs dans la région sont l’Autriche…puis la France.

Le théâtre national populaire de Celje (seul théâtre en Slovénie à avoir un nom français, inspiré du théâtre de Jean Vilar) est financé par le Ministère de la Culture. Des journées francophones de rencontres d’écoles où on apprend le français sont ainsi organisées régulièrement.. Il existe un Comité Slovène aux Affaires Francophones, basé à Celje, qui est une association à but non lucratif, qui cherche à développer des activités avec des entreprises françaises

Les points forts de Celje: sont la vitalité économique, sa position centrale comme carrefour de communication, la qualité de la main d'œuvre et des prix, impôts et salaires moins élevés et qu'à Ljubljana. Mais le centre ville meurt et les grands magasins le quittent pour aller s'installer à la périphérie. Une aide est ainsi attendue de l'Europe pour restaurer les monuments et y maintenir une culture vivante

2. Mairie de PIRAN

Piran est une petite ville irrésistible de charme et d’histoire (fondée au V° siècle et occupée par les Vénitiens au XIII°), lovée sur la pointe occidentale de la péninsule de l’ancienne Istrie. Piran a un parfum évident de Saint-Tropez, mais le Saint-Tropez d’antan, le béton et les gros yachts en moins Piran, c’est aussi – ou plutôt c’était – la ville du sel. Les proches marais salants de Secoveljske, exploités jusque dans les années 1950, aujourd'hui à l'abandon, produisent un sel très réputé.

Le Conseil Municipal comporte 22 membres dont 3 conseillers municipaux italiens, élus à travers un suffrage spécial par la minorité italienne, laquelle vote à la fois pour le suffrage universel général et pour leur minorité dans le Conseil de Piran. Tout habitant de Piran est slovène, mais tout est bilingue slovène/italien. L’italien est langue d’apprentissage obligatoire dans les écoles slovènes de Piran et vice versa pour les écoles italiennes. L’état italien veut montrer que cette terre est aussi italienne et a voté une loi permettant d’accorder la nationalité italienne à tout habitant local né à l’époque où ces terres étaient italiennes, et il veut faire passer une loi étendant ce droit par transmission à leurs héritiers. Le maire peut choisir trois maires adjoints, dont un italien. Le maire dispose de beaucoup de pouvoir, sur l’immobilier, l’urbanisme, le foncier, l’occupation des sols et les activités sociales locales (crèches, écoles, foyers pour personnes âgées,…). Mais il a perdu beaucoup de ses attributions depuis l’indépendance, notamment pour la sécurité.

L’activité principale est le tourisme. Mais le personnel n’est pas formé. Une école supérieure du tourisme a été créée, il y a une dizaine d’années, pour du personnel de haut niveau. Mais cette école ne fournit que du management hôtelier, et on ne sait plus où le mettre. Il manque du personnel hôtelier opérationnel. L’objectif est de se concentrer sur le tourisme d’affaires et les congrès. Les touristes français sont peu nombreux à Piran, et en Slovénie d’une manière générale. 3 500 touristes français se sont rendus à Piran en 2003, soit 1% seulement du nombre total de touristes, comme sur l’ensemble de la Slovénie.

« L’Union Européenne a été déjà expérimentée avant notre entrée, à la remorque de l’Italie, qui en recevait des fonds pour nous mais les gardait, en expliquant au cours de deux ou trois séminaires par an ce qu’elle faisait de l’argent ! Mais maintenant, nous apprenons par nous-mêmes. » L’entrée en Europe n’a pas changé grand-chose pour Piran, et ne va pas changer l’avenir de Piran, du fait du tourisme, à la différence des autres régions de Slovénie, qui ont des industries différentes. Le tourisme n’a pas changé avec l’Europe, mais les Slovènes ont un avis positif sur l’Europe et pensent que l’entrée dans la zone Euro début 2007 sera un atout.
Thierry Courtiol (MP 1983) et Alain Dubail (MS 1993)