MINI-MISSION A L'ETRANGER
, Decembre%202016
Le Costa Rica en 2016

Introduction, Ambassade de France A comme Armée C comme Contrepoint D comme Développement Durable E comme éducation - énergie - Environnement, Eau, électricité, Effractions G comme Gastronomie H comme Histoire S comme Stabilité politique T comme Tourisme, Trafic U comme Urubu





T comme tourisme, trafic
Le Costa Rica, destination touristique en vogue, la « Suisse » de l’Amérique Centrale (qui mérite vraiment son surnom par son niveau de sécurité et de propreté) est à 12 heures de vol de Paris, avec 7h00 de décalage horaire.

Que venir trouver au Costa Rica ? La vieille pierre, d’anciens sites précolombiens ou de l’époque coloniale hispanique, ou un folklore indien, comme dans d’autres pays d’Amérique Centrale ? Non, rien de cela. Le Costa Rica est très occidentalisé,…pas de marchés indiens colorés ici. La capitale San José, peu touristique, ne renferme que quelques maisons florissantes de l’époque hispanique, quelques musées (certes beaux, mais que l’on peut tous visiter en moins d’une journée) sur l’or, sur l’art précolombien (musée du Jade), sur l’histoire locale et un beau Théâtre national de la fin du XIX° s. En revanche, son marché central couvert (Mercado Central), mérite vraiment la visite, avec sa richesse de produits locaux, et son atmosphère populaire authentique.

Non, et dès l’arrivée à l’aéroport, le ton est donné, ici, le tourisme, c’est nature, nature et nature…. Le Costa Rica jouit d’une incroyable richesse naturelle végétale et animale : 6% de la biodiversité mondiale, sur seulement 51.000 km², soit seulement 0,03% des terres émergées de la Terre. Avec ses 26 parcs nationaux, couvrant plus d’un quart de l’espace national, il abrite près de 1000 espèces d’oiseaux, 7000 espèces de papillons, des centaines d’espèces d’amphi-biens, de poissons et de mammifères. C’est l’un des plus impressionnants espaces naturels sur terre. Donc, partir à la découverte du Costa Rica, c’est nécessairement en revenir à la fois émerveillé et frustré de rencontres superbes mais partielles…sauf à y rester plusieurs mois !

Au Costa Rica, vous pouvez dans la même journée, passer de forêts tropicales côtières (rain forests) ou d’altitude (cloud forests) à de vertes prairies subalpines très semblables aux nôtres dans les Alpes, ou à des mangroves, ou de grandes plages de sable blond ou gris volcanique…dépaysement garanti !

Et l’une des marques du Costa Rica, c’est l’éco-tourisme. La nature y est certes protégée des hordes de touristes par ses barrières naturelles mais aussi par une politique omni-présente de défense d’écosystèmes ancestraux mais fragiles. Pas question de fumer à l’intérieur des parcs nationaux (quel plaisir !), de sortir des sentiers balisés pour piétiner la nature dans les parcs, de jeter des détritus (le pays est très propre même aux abords des maisons les plus pauvres). Le Costa Rica pratique le « marketing écologique », ce que les Américains appellent le « greening ». Le biologique ou « organic » y est omniprésent : nourriture, vêtements, restaurants,…mais à des prix élevés. Prévoyez votre budget !

Nature sauvage,…oui, mais pas comme en Europe ! Ici, pas de GR. A moins d’être un explorateur aguerri, il est impossible et insensé de parcourir librement la nature au Costa Rica. Impossible, car comme dans toutes les forêts tropicales, l’espace y est impénétrable sauf par ses rares voies naturelles que sont les cours d’eau, et encore, sans parler des obstacles dus au relief. Insensé, car l’espace y est réellement dangereux et partout, plantes et troncs d’arbres toxiques, serpents, grenouilles, araignées, crocodiles, insectes mortels.

Les parcs nationaux costariciens n’ont rien à voir avec ceux que nous connaissons en Europe. Au-delà de leurs barrières naturelles infranchissables, leurs entrées sont canalisées et payantes et leurs circuits intérieurs très soigneusement tracés, souvent bétonnés, parfaitement entretenus, balisés, fermés par des mains courantes (pas question de s’en écarter), et en général fréquentés par des groupes accompagnés de guides. Pourquoi des guides ?

Non pas seulement pour un soutien économique local, mais parce que de facto, le guide est très utile, voire nécessaire, tant pour éviter les éventuels dangers naturels que pour apprécier la richesse de la nature environnante ? Sans eux, et leurs yeux et sens expérimentés, appuyés par de puissantes longues vues, très peu de chances de déceler dans le contre-jour lointain de la canopée les oiseaux, singes, serpents qui animent l’espace.

Le Costa Rica est certes un petit pays : à l’intérieur d’un petit carré de 300 km de côté, le Nicaragua au Nord, le Panama au Sud, et la Côte Pacifique à l’Ouest et la Côte Caraïbe à l’Est. Mais il est traversé au centre de sa grande diagonale Nord-Ouest/Sud-Est par une grande cordillère volcanique culminant à 3820 m (Cerro Chirripó). Donc, les distances routières y sont longues et tortueuses (sans parler de l’état problématique des routes et du trafic, traité par ailleurs dans notre rapport de mission). Mais elles peuvent être parcourues facilement grâce à un système de transport intelligent et très bien organisé sur longues distances, par réservation jusqu’à la veille et selon programmes préétablis de ville à ville, avec tournées de ramassage au départ (par exemple, au pied de votre hôtel dans la zone de la ville de départ), puis de desserte à l’arrivée (dépose au pied de votre hôtel dans la zone de la ville d’arrivée). Et cela, à des prix compétitifs…

Et bien sûr, le tourisme est une cornu copia pour le Costa Rica : 750 000 touristes américains en 2015 (et plus de 50 000 résidents retraités ou actifs, notamment dans le tourisme !). Le reste de l’Amérique Centrale fournit le deuxième effectif touristique (environ 25%) au Costa Rica. S’y ajoute l’important contingent de 55 000 touristes français en 2015, chiffre en forte progression avec la désertion des destinations touristiques fuies pour leurs risques terroristes. Le tourisme représente 15% des emplois locaux, plus de 2 Mds $ de revenus annuels, soit environ 10% du PIB, plus que les exportations de bananes et de café !

Pour conclure, allez au Costa Rica, mais pour avoir un aperçu correct de son immense richesse naturelle, je vous conseillerais de prévoir au moins deux semaines !

T comme trafic : trafic ou trafic ?

La circulation des véhicules n’est pas la qualité première du Costa Rica. Les routes revêtues (20% dont la fameuse Panaméricaine), généralement mal entretenues, succèdent rapidement à de plus petites routes, voire à des chemins de terre. Cela n’empêche pas des mastodontes de plus de 40 tonnes de circuler dans le vacarme, le bruit et la pollution.

San José, la capitale, ne dispose d’aucun plan de circulation et même s’il existe une certaine autodiscipline, sa traversée, peu longue en kilomètres, relève d’abord de la patience. Il n’y a plus qu’une courte voie ferrée, non isolée, qui pénètre – lentement – au cœur de la capitale. De nombreux bus (privés) assurent les trajets interurbains (assez rapidement), dans la campagne (plus hasardeux).

L’autre type de trafic n’est pas négligeable : Si on regarde une carte de la région, il est aisé de constater que le Costa Rica est bien placé pour être une plaque tournante entre l’Amérique du Sud et en particulier la Colombie et les Antilles. De minuscules aéroports (il y en a beaucoup) permettent d’y faire les transferts. L’actualité est ponctuée d’accidents de petits avions, quelquefois trop chargés. Mais, même si ce n’est pas anecdotique, on n’en parle pas, il y a une consommation locale certaine et cela n’affecte pas la première ressource du pays, le tourisme !

Dans le trafic enfin, on ne peut pas passer sous silence, les migrants originaires d’autres pays de la région qui trouvent l’amorce du voyage vers les Etats-Unis au Costa Rica. Le blocage de la frontière du Nicaragua a conduit à l’édification de camps pour migrants (qui y attendent des moments favorables pour passer clandestinement), où ils sont largement exployés (y compris transportés en bétaillère)

En résumé, ces 3 aspects du trafic sont peu commentés localement. Le pays a d’autres priorités, d’abord au travers de l’image qu’il veut donner !
Thierry Courtiol (MP 1983), Patrick Schwartzmann (MP 1971)