C’est autour d’un apéritif et d’une table
bien sympathique que nous nous sommes retrouvés à 16 panglossiens et invités,
ce qui prouve le succès de cette formule fort conviviale et informelle. Sylvie
Lainé nous explique, en quelques 15 minutes d’introduction, qui seront
suivies d’un débat fort animé, sa vision du " relationnel
utile " ….
Bonne nouvelle :
le Club Pangloss est bien un réseau (ouf ! !) et correspond aux
critères qui ont été énoncés par Sylvie :
- L’appartenance
:
un réseau réunit des personnes qui choisissent librement de le rejoindre,
des personnes qui ont entre elles des points communs : expérience(s)
commune(s), écoles et/ou diplômes, métiers, intérêts culturels, sportifs,
humanitaires… De ces points communs naît le sentiment d’appartenance, le
LIEN. Un réseau cela consiste à faire émerger des liens, et c’est une
façon de "ré-enchanter le monde", de plus en plus complexe …
Nous sommes tous, par essence, des "animaux sociaux" : nous ne
pouvons survivre sans lien !
- La solidarité
:
c’est le contraire de la solitude… Cette caractéristique explique la
réputation de protection attachée aux réseaux. Dans la pratique, on
"préfèrera" les membres du réseau pour confier des tâches et des
missions ou demander aide et conseils…(les réseaux d’élite ont la
réputation de mieux protéger leurs membres que les autres…). Mais, en
France, en tout cas, on ne le dira pas…
- La visibilité
:
celle du réseau, bien sûr, et, partant, celle de ses membres : c’est
en servant la visibilité de son réseau que l’on sert la sienne. La
visibilité est influence : elle consiste à mettre en relation des
personnes qui ne connaissent pas entre elles ( à nouveau, une histoire de
lien !). Un réseau influent, qu’on écoute et à qui l’on fait
confiance sur son terrain d’activités ou de réflexion, met naturellement
en lumière ceux qui parlent en son nom.
- Le développement
:
le réseau est une école où l’on n’est pas jugé, il n’y a pas de
hiérarchie, c’est un "lieu de vie" : on y découvre de
nouveaux savoirs, et on s’y entraîne à mieux écouter les autres, à être
plus disponible...
La question-clef,
dans ce contexte, est la pratique de "l‘approche-réseau" :
utile et utilisé ne sont pas synonymes. Un réseau utile ne veut pas
dire "réseau utilisé" : il faut s’y intégrer, s’engager à
faire certaines actions, et les conduire par ce qu’on y croit, et non par ce
que cela sert sa carrière d’être membre de tel ou tel réseau… Faute de
quoi, le réseau ne sera pas utile, justement : l’effet réseau ne
fonctionnera pas. Il faut être intégré au réseau avant d'en avoir
besoin ! Les opportunistes sont vite " repérés " par
le réseau qui les exclut vite.
Ceci conduit à choisir. Or, nous faisons
tous partie de plusieurs réseaux; notre invitée pense que l'on ne peut
valablement appartenir à plus de 2 ou 3 réseaux compte tenu du temps
hebdomadaire d'engagement minimum (2 à 5 h par réseau).
Les grandes forces du réseau :
- Un réseau se cultive, sinon, il meurt
:
il faut veiller à élargir son recrutement à de nouveaux membres, et veiller
à son "vieillissement" éventuel.
- Le réseau est un monde de savoirs
:
il doit enseigner quelque chose à ses membres, faute de quoi l’intérêt
de ceux-ci se réduit.
- Le réseau est un monde où l’humain qui
prime
: il n’y a pas de
pression, pas d’objectifs imposés (comme dans un cadre professionnel), c’est
un monde où le professionnalisme est " en liberté " et
où l’on s’amuse (c’est le côté convivial) !
- C’est un mode de vie et une culture
:
il véhicule des valeurs (exemple : l’ouverture et la solidarité pour
le Club Pangloss), des convictions communes…
Attention ! Ne pas confondre
réseaux et sectes : la secte est l’inverse
d’un réseau, elle en est la négation. Elle enferme, elle est une prison,
dont on a du mal à sortir. Le réseau est liberté : on y entre par choix
personnel, on y reste par choix personnel, on le quitte par choix personnel. Le
réseau est ouverture, et le libre-arbitre est sa condition d’existence
et d’efficacité.
Il existe plusieurs types de réseaux :
- les réseaux formels
(ou "cercles"), le plus souvent inscrits dans un cadre, une
existence juridique – l’association - qui se décomposent en 3
sous-types :
- professionnel et/ou économique : l’activité
exercée
- social : celui du citoyen, des convictions
- l’équilibre personnel : la vie privée…
Chut ! Cela ne nous concerne plus…
- les réseaux informels, sans
"existence" juridique, donc plus "fluctuants" :
groupes d'amis, groupes de collègues….
A l’inévitable question
"Internet est-il un réseau ?" Sylvie répond que c’est une
sorte de réseau, mais purement informel… Outil de communication interne et
externe, il est aussi et peut-être surtout un support au service des réseaux
pour relier ses membres ou se faire connaître.
Il existe plusieurs types de fonctionnement au
sein des réseaux :
- corporatiste (défense de la tradition,
assemblée d’individualistes)
- militaire (hiérarchique, protecteur,
compétitif)
- politique (le partage, la recherche du
consensus, ce qui, parfois, peut prendre du temps…)
- aventurier (la découverte, la créativité, l’ouverture…
et un risque de confusion : qui fait quoi ?)
Devinez où se situe Pangloss ? ? Selon
la Présidente, entre le "militaire" et le
"politique".. Selon Sylvie Lainé, plus "politique" que
militaire…
Pour ajouter une note
européenne, Sylvie nous explique que les réseaux sont différents d’un pays
à l’autre, d’une culture à l’autre… Ainsi, en Italie, les
"districts" (associations de PME/PMI qui mettent en commun certains
moyens et ressources pour gagner des marchés, notamment à l’international)
sont une application très originale du concept de réseau de compétences,
difficilement transposable en France, malgré quelques volontés.
Sylvie termine par une brève réflexion sur les
femmes dans les réseaux… Longtemps exclues de ces lieux de
"pouvoir" et d’influence, elles s’y insèrent et y agissent de
plus en plus. En conclusion, Sylvie nous a
proposé cette très belle maxime : Le réseau, c’est une histoire de
"gens solidaires et non de génies solitaires"… Sylvie
termine cette soirée conviviale et finalement très "réseau" par une
séance de dédicace de son livre (Editions Demos)….
Merci à toi, Sylvie, pour nous avoir permis de mieux connaître les réseaux,
expliqué comment pratiquer le "relationnel utile", et pour cette
très chaleureuse soirée ! !
Sylvie PITTARO-MENNESSON, avec la participation
de S. LAINE et B. JACOB
Présentation de l'ouvrage de S. Lainé
Contacts :
Sylvie Lainé