1. "Les défis de la francophonie",
par Serge Arnaud (MP 84)
Cet ouvrage a été écrit en
vue du Sommet de Beyrouth du 18 au 20 octobre 2002 sur le thème du dialogue
des cultures. Au cours de la présentation, Serge Arnaud a principalement
développé trois idées :
- La francophonie n'est pas un thème
"ringard". Les événements du 11 septembre donnent un sens,
s’il en était besoin, à la nécessité de développer
le dialogue entre les cultures. En ce sens, la francophonie peut être
une troisième voie de dialogue - après les institutions internationales
(ONU,…) et les unions géographiques (Alena, Mercosur…) - car elle
regroupe en son sein 55 pays des 5 continents aux religions diverses (islam,
bouddhisme…).
- La diversité culturelle étant
nécessaire, il faut résister, non pas à la mondialisation,
mais à la "globalisation" qui impose une standardisation hégémonique
américaine.
- Tout n’est pas fini et l'anglais n'a pas
gagné. Le combat n'est pas perdu d'avance quand on constate par exemple
qu'au sein des Etats-Unis, les communautés ethniques (latinos essentiellement)
sapent la toute-puissance de l'anglais au point que des Etats édictent
des lois pour protéger l'emploi de l'anglais (vis-à-vis de
l'espagnol en l'occurrence).
Cependant, le renouveau de
la Francophonie passe par une réelle volonté politique pour
effacer des années de baisse drastique de l'aide publique au développement
et de non-respect des engagements.
Serge Arnaud exprime sa conviction en particulier que l'Afrique doit rester
au cœur des préoccupations de la France car l'Afrique doit être
à l'Europe ce que l'Amérique du Sud est aux Etats-Unis.
Pour concrétiser le renouveau de la Francophonie, Serge Arnaud propose
tout un programme d'actions dans les domaines de la santé, de l'éducation,
de l'économie… et aussi une révision constitutionnelle précisant
que la France participe à la construction de l'Europe mais aussi à
la Francophonie.
A la suite de cette présentation, des échanges se sont fait
autour de différents thèmes : l'utilisation de la langue française
dans le Monde (avec l'idée que le pluri-linguisme est l'avenir de la
Francophonie), la place de l'audiovisuel extérieur (TV5, RFI, CFI),
la situation en Côte d'Ivoire, l'avenir de la Francophonie entre l'élargissement
ou l'approfondissement…
2. "Approche dialectique du droit de
l'organisation administrative" par François Féral (MP 82)
Grossièrement, la recherche sur les fondements
du droit s'est faite autour de 3 écoles :
- l'école métaphysique, celle
en particulier du droit naturel, qui considère le droit pour son
contenu éthique et donc l’établissement de normes " universelles" ;
- l'école positiviste, validation a priori
de la norme de droit en considération de sa forme sans
se préoccuper de sa dimension éthique, et par le seul fait
qu ‘elle émane d’une autorité constituée ;
- l'école "dialectique du Droit" qui
considère que le Droit est le produits de rapports de force qui se
nouent dans les mouvements de l’histoire.
C'est dans cette 3ème école
que François Féral inscrit sa réflexion autour du droit de
l'organisation administrative. En mettant en évidence que c'est un droit
que l’on peut interpréter et comprendre à travers l’histoire, car
il illustre et il suit en particulier l'évolution des rapports entre l'Etat
et la société civile.
Cette évolution s'est matérialisée par divers systèmes
d'organisation évoluant au cours du temps entre centralisation (tout ce
qui est public est d'Etat au 19ème siècle…), délégation
de pouvoir et décentralisation. Cette " sédimentation
historique " a pour conséquence de rendre très nébuleuse
la classification juridique des organes administratifs. Avec comme clef de lecture
ce dualisme Etat/société, l’approche dialectique de l’administration
permet de réaliser une typologie historique et une typologie fonctionnelle
des organes de l’administration.
Une illustration précise de cette problématique a été
donnée par François Féral sur le sujet de l'université
avec ses dérives corporatistes : comment une administration de l’Etat
est devenue, de fait, une administration de la société civile, passant
du statut d’établissement public administré par le recteur, à
celui de " communauté universitaire " administrée
par des conseils et un président élus (sans en tirer les conséquences
au plan des moyens de fonctionnements et des frais de scolarité par exemple).
S'en est suivi un échange autour de l'impact de la construction européenne
sur cette dualité : administration de l'Etat et administration de la société
civile.
3. "Le management de soi" par Sylvie
Lainé (MP78)
Il s'agit d'un livre centré sur le développement
personnel des managers, pressés par le temps et les objectifs, et qui auraient
envie de prendre un peu de recul pour explorer des "chemins" conduisant vers plus
de sérénité, plus d'ouverture, plus d'enthousiasme.
Sylvie Lainé propose une rencontre avec soi et un travail sur soi au travers
d’un parcours en 7 étapes :
- Faire le point périodiquement.
- S'apprivoiser soi-même, c'est-à-dire
se respecter (santé, gestion du stress…) et cultiver ses talents (notamment
sa créativité).
- Fixer le but, puis le découper en étapes
intermédiaires (et considérer alors qu'une journée réussie
est une journée durant laquelle on a consacré 5' ou 10' à
la réussite de ce but).
- Gérer le temps, selon sa propre perception
de cette dimension – personnelle ou culturelle -, et s'offrir, le plus régulièrement
possible, des heures "magiques" : du temps pour soi.
- Vivre au présent : c'est le seul temps
qui nous est accordé. Il s'agit "d'être complètement
dans ce que l'on fait".
- Gérer sereinement sa relation avec les
autres, en admettant, notamment, que les autres puissent avoir
des désirs et des aspirations différentes, et peut-être
contraires aux siens propres.
- Prendre du recul et s'interroger sur ses valeurs.
Une valeur n'a de sens que si elle est pratiquée. Mais,
où se situe le juste milieu dans cette pratique ?
Après une présentation synthétique
de ce parcours en 7 étapes, des échanges se sont tenus autour de
questions liées, par exemple, aux relations à avoir avec ceux "qui
nous font du bien" dans le milieu professionnel, à la place que doit prendre
le plaisir – au sens épicurien du terme ! - dans notre quotidien,
à l'entreprise comme lieu d'accomplissement de soi.
Didier Cazelles (MP 98)