MINI-MISSION/VISITE EN FRANCE
Strasbourg%20et%20Freiburg-im-Breisgau%20(Allemagne), F%EF%BF%BD%EF%BF%BDvrier%202008
L'énergie et le développement durable en Alsace

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Electricité de Strasbourg : présentation de la politique de maîtrise de l'énergie et des énergies renouvelables
Edmond Wiedemann nous a présenté Electricité de Strasbourg (ES), les enjeux de sa politique, les moyens mis en œuvre et les contraintes.

Electricité de Strasbourg
ES intervient dans le cadre d’une concession de service public de 40 ans, renouvelée en 1990. Une directive communautaire pourrait en 2009 faire passer le statut de l’entreprise du public au privé, et rendre ainsi possible un appel d’offres. ES est une filiale d’EDF (qui détient 88 % des parts). A la différence d’EDF, nationalisée en 1946, quelques entreprises ne l’ont pas été localement (ainsi la distribution d’électricité n’est pas nationalisée dans le Bas-Rhin, où ES a le monopole de la distribution et de la gestion des réseaux locaux, outre celui des tarifs d’électricité fixés par les pouvoirs publics - tarifs applicables uniquement aux personnes liées par la concession de service public -). L’activité commerciale concerne la vente d’électricité, de gaz et de services dans le cadre d’un marché ouvert. L’implantation locale de RTE (Réseau de Transport d’Electricité) est très forte. ES, qui n’a pas d’activité de production, est « distributeur », comme EDF.

Les enjeux
Ils sont économiques et politiques. Le coût de l’électricité est essentiel. Le nucléaire est le plus compétitif. A l’époque où le baril de brut était à 50 $, le prix du MWH était de 54 €. Le réchauffement climatique, stigmatisé par Al Gore, implique une réduction de l’émission de CO2, notamment par l’habitat (services) et les industriels. Dépendante vis-à-vis de l’extérieur (estimée à 70 % en 2020) (ex. la décroissance de la production en Mer du Nord), l’Europe doit faire face à ces enjeux en développant une politique de réduction des consommations énergétiques tout en assurant la sécurité des approvisionnements énergétiques. Le plan climat de M. Barroso a pour but de réduire cette dépendance et de « montrer la voie ». La « vente énergétique » vise à réduire l’émission de CO2 (l’objectif est une diminution de 20% en 2020) et à promouvoir les énergies renouvelables (cf. le « Grenelle de l’environnement »). L’approvisionnement en gaz pose un problème (qui revêt un aspect géopolitique) pour l’économie européenne (cf. GAZPROM). L’instauration de la taxation du CO2 pourrait diminuer la dépendance des approvisionnements. Le nucléaire est remis au goût du jour (cf. l’EPR de Flamanville). L’Europe est dépendante en matière d’approvisionnement des combustibles fossiles. L’habitat représente 40 % des consommations énergétiques au niveau français. L’Alsace est un modèle de développement durable avec un objectif politique local. ES développe une stratégie régionale en harmonie avec les stratégies nationale, européenne et mondiale.

Les moyens mis en Ĺ“uvre
Les modes de production concernent essentiellement le nucléaire et l’hydraulique (« CO2 free ») qu’il faut développer (surtout le second). Il n’est pas besoin, d’ici 2020, de construire dans le nucléaire. Les lignes de 400 000 volts coûtent très cher. La question de l’interconnexion des réseaux nationaux, qui permet notamment la sécurité d’alimentation et l’optimisation des moyens à l’échelle européenne, demeure un vrai souci. Le réacteur nucléaire de Fessenheim doit subir la prochaine visite décennale en 2008 / 2009, avec la perspective d’un allongement de la durée de vie (40 ans au lieu de 30). Pour les services de maîtrise de l’énergie ES mène une politique de développement des outils de production. Ses 446 000 clients se répartissent entre particuliers (90%), professionnels, entreprises et collectivités locales. La politique de développement durable porte sur la solidarité, la sécurité et l’environnement. Ainsi, RTE mène avec la CPN (Convention de Première Nécessité) une politique de solidarité vis-à-vis des plus démunis, dont le TPN (Tarif de Première Nécessité), qui concerne les bénéficiaires de la CMU (qui doivent prendre l’initiative de la démarche). Il s’agit d’une mission de service public comparable au TSSG (Tarif de Sécurité Sociale Gaz) et au chèque électricité (ex. Emmaüs). La politique Ville et Solidarité est fondée sur le mécénat-soutien. La péréquation nationale des tarifs bénéficie à ES.

Les contraintes
L’environnement climatique doit prendre en compte le réchauffement climatique, le protocole de Kyoto et les propositions de l’ONU. Les enjeux technologiques sont majeurs sur le « Mix énergétique ». Il faut tenir compte du fort taux de croissance des pays émergents, notamment de la Chine et de l’Inde. La politique du « Zéro CO2 » est impossible actuellement. L’éolien avec solution de pompage paraît être la seule façon vertueuse d’utiliser ce mode, mais il pose les problèmes du réseau et du paysage. Le projet éolien en France n’est guère avancé (seulement 1500 MW sont installés). Le réseau VESTA (des communes d’Alsace) est inférieur à 20 000 volts et en majeure partie (58%) en souterrain. Le photovoltaïque nécessite de larges superficies. En France, un site est installé au nord du Lubéron (Durance). Par contre, le photovoltaïque dans le cadre de l’habitat individuel (électricité répartie) permet une plus large diffusion.
André Chauvin (MS 1992)